L'approche partenariale - sujets sensibles

•Les travaux du GRT GRH et Recherches Sensibles s’inscrivent plus particulièrement dans l’approche partenariale (Lee, 1993 ; Renzeti et Lee, 1993) qui est aujourd’hui majoritairement reprise en sciences de gestion même si elle n’est guère mentionnée de façon explicite. Les recherches sensibles y sont celles :
« qui posent potentiellement pour ceux qui sont impliqués une menace substantielle, dont l’émergence rend problématique pour le chercheur et/ou les participants, la collecte, la détention et/ou la diffusion de données de recherche » (Renzetti et Lee, 1993, p.5).
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•Le caractère sensible d’une recherche réside autant dans le thème traité que dans la relation entre ce sujet et le contexte social dans lequel l’étude est menée ainsi que dans les choix méthodologiques du chercheur. Lee et Renzetti (1993) expliquent ainsi qu’il est possible pour un chercheur d’entamer une recherche en la pensant sensible pour finalement découvrir que ce n’est pas le cas et inversement. Nous admettons donc une forme de contingence et d’émergence de la sensibilité de par son caractère complexe, multidimensionnel et évolutif en fonction des valeurs et croyances organisationnelles et sociétales : il est dès lors « possible pour un sujet, dans un contexte particulier, d’être traité comme sensible, même si certains domaines (sexualité, maladie) prêtent plus à des études dites sensibles que d’autres » (Hennequin, 2012, p.35). Le prisme de la sensibilité est donc variable, certains sujets pouvant s’avérer sensibles au niveau individuel, organisationnel et /ou sociétal.
 
•Après un effort de caractérisation de la sensibilité, Condomines et Hennequin (2013, 2014, 2022) visent à encourager une réflexion méthodologique et éthique appropriée.
  • Lors de recherches sensibles, le premier dilemme méthodologique concerne l’entrée et l’accès au terrain en lien avec les menaces susmentionnées inhérentes à l’étude de la sphère privée, des comportements jugés déviants, du pouvoir de coercition ou de domination ou des problématiques sacralisées.
  • Le second dilemme méthodologique concerne l’accès en lien avec l’établissement des relations interpersonnelles entre le chercheur et les répondants.
  • Le chercheur doit ainsi tenir compte des possibles difficultés interpersonnelles, notamment en prenant des précautions pour limiter les effets de son intrusion auprès des participants tout en établissant un rapport de confiance et en limitant les dissimulations. A l’issue de ces réflexions, il est possible de choisir une posture qualitative, quantitative ou mixte (Johnson et al., 2007).
 
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